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Europe / Politique - Avril 2011

Anarchie en Belgique

Le secret de polichinelle a fait long feu : les gouvernements ne servent à rien. La Belgique est sans gouvernement depuis le 26 avril 2010, battant les records des autres pays. Ce qui n'a d'ailleurs aucune importance. Déjà, il est risible que la Belgique, comme d'autres pays d'Europe, soit une monarchie. C'est déjà un indice d'une institution qui ne sert à rien et qu'on maintient pour le folklore, mais surtout parce qu'il est difficile de se débarrasser de vieilles habitudes. Il y a toujours un imbécile qui fera des raisonnements oiseux pour justifier une tradition. Ce qui temporise et nous encombre de bibelots poussiéreux.

Benoît Poelvoorde a proposé de ne plus se raser tant qu'un gouvernement ne serait pas formé. Le sexisme de sa proposition lui a été signalé. On aime bien Poelvoorde et le personnage de connard qu'il a réussi à imposer. Mais, c'est plutôt au cinéma qu'il devrait s'employer à ne plus nous raser. Tant qu'à faire autre chose que des films, il ferait mieux de militer pour se débarrasser de la monarchie belge. La dérision est toujours le résultat du dérisoire.

Il n'y a pas de gouvernement, mais la machine administrative et économique fonctionne quand même. C'est cette preuve qui permet de s'apercevoir que la politique politicienne est une machine qui tourne à vide. L'activisme de politiciens qui se croient utiles occupe la galerie au lieu de se contenter de gérer tranquillement les affaires courantes. Bon, les politiciens ne sont pas les seuls, et ils font ce que fait n'importe quel petit chef qui veut réorganiser un service pour montrer qu'il existe. Mais l'entreprise doit au moins s'adapter à la demande solvable. La politique est plutôt une affaire d'offre irresponsable de bonimenteurs.

La contradiction repose sur le fait que les politiciens maintiennent simultanément l'empilage des règlements et des institutions. C'est la raison de la perpétuation de la monarchie. Mais la reproduction du problème dans les républiques montre que le mal est plus profond.

J'ai déjà parlé du cas belge et de cette crise institutionnelle. La volonté de séparatisme de la partie flamande d'avec la partie wallonne montre que la politique consiste à croire qu'on va résoudre les problèmes en les multipliant par deux. D'ailleurs, je m'interroge. En cas de séparation, les Belges vont-ils multiplier aussi les monarchies ? J'ai aussi signalé, à propos du cas yougoslave, le paradoxe de la surreprésentation des petits pays dans l'Union européenne qui les fait bénéficier de plus de députés qu'un grand pays, contre le principe « une personne, une voix ».

Le but de la politique semble bien être la luxembourgeoisisation ou la monégasquisation généralisée : les ghettos de riches du « stade Dubaï du capitalisme ». Alors que l'Union européenne pouvait offrir la possibilité d'économies d'échelle, elle constitue simplement un échelon administratif supplémentaire. Les Belges sont justement aux premières loges. Comment ne pas dégoûter les citoyens belges (et autres) de la politique ?

Jacques Bolo

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