EXERGUE
Depuis 2005
Politique / Médias - Janvier 2009

Un faux Bertrand Delanoë

Le Monde du 24 décembre 2008 signale que : « Un faux Bertrand Delanoë mystifie le New York Times » en dénigrant la compétence de Caroline Kennedy pour remplacer la sénatrice Hillary Clinton. La fausse lettre « s'inquiète de la propension dynastique » indiquée cette éventuelle candidature... Comme on s'y attendait en la circonstance, le NYT a publié rapidement un rectificatif et des excuses déclarant que « ce faux (...) n'aurait jamais dû être publié ».

Serait-ce une nouvelle stratégie qui révélerait justement le déclin démocratique des sociétés occidentales ? Car cette prétendue « fausse » information est bel et bien une vérité pure et simple. N'aurait-on plus le droit d'exprimer ce genre de remarque autrement que comme une fausse opinion rapidement démentie ? Personne n'osant prendre le risque de se griller en disant ce genre de banalités de base en Amérique en général, et dans le monde des médias en particulier ?

Rappelons que cette technique de dénonciation des opinions hérétiques est la technique habituelle du Vatican, ou des partis communistes soviétique et chinois de la grande époque. Cela permet au public averti de constater l'existence de divergences et de luttes d'influence au sein de la haute hiérarchie. Et le canular dénonçant une fausse information est aussi un procédé situationniste obligeant ses victimes à la confirmer (ou au moins à la diffuser) en publiant un démenti.

Il reste que le vrai Bertrand Delanoë n'a sans doute pas été capable de cette prise de position pourtant démocratique – ou qu'il a joué au billard à trois bandes en publiant un « vrai-faux bordereau ». D'ailleurs, si cela avait été le cas, on aurait pu insinuer qu'il visait Martine Aubry. Et il aurait eu raison aussi ! Mais le plus étonnant est qu'il soit connu aux États-Unis (ce qui inciterait à le soupçonner de vouloir s'y faire connaître).

L'avantage des dictatures est qu'elles ont toujours produit des trésors de subtilités pour contourner le conformisme. La créativité naît du retour du refoulé.

Jacques Bolo

courrier Merci de signaler à l'auteur toute erreur que vous trouveriez sur cette page
courrier Recommander cette page à un ami
Voir aussi :
Soutenez
la revue Exergue
Tous les articles
Références
Critiques

IA
Méthodologie
Culture
Ecologie
Economie
Education
Ethnologie
Relativisme
Société
Europe
Turquie
Démocratie
Sciences
Histoire
Photos
Urbanisme
Sociologie
Reportages
Linguistique
Philosophie
Internet
Politique
Humour
Racismes
Femmes
Démographie
Conneries
Peurdesmots
Médias
Religion
Social
Sports
Carnet
Publicités Amazon
Bolo, La Pensée Finkielkraut
Accueil Ball © 2005- Exergue - Paris Ball Légal Ball Ball Partenaires Ball Contacts