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Politique - Octobre 2007

Le second couteau de Jospin

Dans son livre, L'impasse, Lionel Jospin accuse Ségolène Royal d'être un « second couteau ». Il est encore victime de sa mégalomanie qui lui faisait croire qu'il ne pouvait pas être éliminé au premier tour. Le temps semble s'être arrêté, pour lui, avant cette sorte d'anomalie cosmogonique. Il a été ridiculisé essentiellement parce qu'il se croyait trop fort pour devoir faire des concessions à ses alliés (Chevènementistes, radicaux de gauche, écologistes, communistes). Fidèle à sa formation trotskiste, il applique la méthode hégémonique traditionnelle des bolcheviques, toujours « le couteau entre les dents ».

À propos de seconds couteaux, il oublie que c'est précisément son propre cas. Il n'était qu'un deuxième choix après le refus de Delors de se présenter à la présidentielle de 1995. Alors que ce n'est pas le cas de Ségolène Royal qui a bien été désignée par les militants socialistes !

La cause du refus de Delors, invoquée dans ses déclarations, était de ne pas avoir de majorité. Ce qui indiquerait plutôt que c'est le Parti socialiste qui est ingouvernable ! Et cela confirmerait au passage sa stratégie de Ségolène Royal de se tenir à l'écart du parti. C'est donc aussi parce que Jospin lui-même n'a pas su se contenter d'être second au PS qu'il est arrivé troisième ! Il semble bien qu'il y ait beaucoup de seconds qui veulent être les premiers dans ce parti.

À l'époque, j'avais envisagé la possibilité qu'une seconde raison ayant poussé Delors à refuser l'investiture. Comme Delors avait déjà eu une belle carrière, il est possible qu'il ait refusé l'investiture pour permettre à sa fille, Martine Aubry, qui était en forme politique à cette époque, de postuler à la candidature pour la présidentielle la fois prochaine. Dans l'hypothèse de son élection, Delors ne voulait pas abuser de la facilité dynastique. Ce qui est tout à son honneur. Mais cela ne fait que masquer un népotisme républicain.

Nous remarquerons qu'aux États-Unis, les Bush et les Clinton n'ont pas ces pudeurs, sans parler des nombreux députés de père en fils ou filles pour de nombreuses élections en France et partout dans le monde. Les « seconds couteaux » nous offrent alors tout le service de table en prime.

Jacques Bolo

Bibliographie

Lionel JOSPIN, L'Impasse

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