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Culture - Série coréenne - Février 2025

The Trauma Code - Heroes on Call (2025)

Résumé

Un nouveau titulaire est nommé par la ministre de la Santé, dans un très grand hôpital de Séoul, en remplacement du chirurgien de traumatologie surmené. Le nouvel arrivant doit affronter l'inertie ou l'animosité de ses collègues ou de la direction de l'hôpital et il va devoir imposer la légitimité de son service.

The Trauma Code - Heroes on Call ; Titre original : 중증외상센터 (Jungjeungoesangsenteo, Severe Trauma Center) ; 8 épisodes ; Scénario : CHOI Tae-kang ; Réalisateur : LEE Do-yoon ; Production : Studio N, Mays Entertainment ; Avec : JU Ji-hoon, CHOO Young-woo, HA Young, YOON Kyung-ho, JUNG Jae-kwang, KIM Eui-sung, KIM Won-hae, KIM Sun-young, PARK Ye-ni, HONG Woo-jin, MIN Young, JANG Sung-yoon, KIM Youn-jeong, KIM Chung-gil, LEE Jung-in, JO Jae-young, OH Jung-woo, BANG You-in, PARK Gwan-woo, JANG Yoo-jung, KWON Hye-min, JO Hoon, LEE Geun-hoo, KIM Seo-joon, KIM Jae-won

Le nouveau chirurgien, BAEK Kang-hyeok avait exercé précédemment dans des zones de guerre en Afghanistan. La série commence par une séquence digne de James Bond ou Mission impossible, où l'on voit BAEK Kang-hyeok faire des cascades à moto au milieu des bombes.

Il débarque en Corée, puis à l'hôpital, où il opère au débotté un nouveau patient arrivé aux urgences dans un sale état. Il s'aperçoit immédiatement d'un certain laisser-aller dans le service de traumatologie, considéré comme mineur par rapport aux autres services, et trop coûteux pour l'administration.

Il en résulte une ambiance permanente de complot contre le chirurgien arrogant, qui ne sort même pas d'une université bien cotée (dans le contexte ultra-hiérarchisé confucéen habituel en Corée). C'est l'unique ligne narrative de la série qui s'en sort quand même plutôt bien grâce à aux rôles secondaires des autres docteurs, internes ou de l'infirmière principale qui n'avait pas reconnu initialement le héros comme docteur à l'arrivée dans son service. Le chirurgien sélectionne d'ailleurs ses assistants pour leur implication. La série est sous-titrée Heroes on Call.

On peut constater une volonté de montrer des ablations chirurgicales assez réalistes de cas forcément difficiles en traumatologie. Il est possible que le succès immédiat de la série, début 2025, vienne de la nouveauté relative de ce réalisme en Corée. J'ai dit aussi, le mois dernier, à propos de la série japonaise Unnatural, que la profession de légiste pouvait subir une indignité de la part de la culture bouddhiste. Je suppose néanmoins que les chirurgiens eux-mêmes bénéficient plutôt d'un certain prestige en Corée (ou au Japon).

Surtout au début, le style général m'a paru quand même correspondre un peu trop à celui des manhwas (mangas coréens). Il paraît que cette série médicale est tirée d'un livre inspiré d'une histoire vraie, dont on avait fait d'abord un webtoon, puis cette série. L'aspect comique, toujours le mélange des genres coréen, peut servir ici à dédramatiser. Ce n'est pas désagréable non plus, malgré parfois une impression d'invraisemblances, comme quand, dans la séquence du rapatriement d'un soldat blessé en opérations extérieures, des tirs de kalachnikov sur une camionnette pourrie sont sans aucun effet (outre déjà le long délai d'intervention pour un cas trop grave).

Sur l'ambiance complotiste trop systématique, il est à noter qu'une des séquences finales sur la vocation du docteur, placée au début, aurait rendu inutile ce thème répétitif d'intrigues. C'est l'inconvénient des procédés narratifs héroïques un peu stéréotypés. D'ailleurs, il ne faut jamais oublier que toutes les lectures sont possibles : l'idée selon laquelle la compétence du chirurgien peut lui permettre de surmonter tous les obstacles, contre tout le monde, pourrait être comprise au contraire comme la démonstration qu'il vaut mieux ne pas chercher à s'attirer d'ennuis. Tout spécialement avec une presse coréenne présentée ici comme inquisitoriale (dans de nombreux autres films ou séries aussi), à l'affût de la moindre faiblesse et sans trop de déontologie ni de pertinence. Le côté tabloïd anglais à la mode coréenne relève plutôt du contrôle social.

Le final me paraît aussi trop lourdingue comme propagande pour des urgences plus efficaces dans les hôpitaux coréens. Il semble effectivement qu'elles aient été négligées. On a entendu parler de nombreux scandales à propos de catastrophes en Corée. J'ai aussi déjà mentionné, à propos de la justice dans les séries coréennes, qu'on avait un peu l'impression de faux-semblants procéduriers (imités des séries judiciaires américaines), encore que moins caricaturaux que dans le procès montré dans la série japonaise Unnatural, citée ci-dessus. Dernièrement, même si la tentative d'instauration de la loi martiale a échoué, la politique coréenne elle même a donné l'image de l'aspect factice de la démocratie. Mais sur ce point, cela nous rappelle quelque chose sur la politique un peu partout dans le monde. On doit pouvoir généraliser le scepticisme aux autres domaines, dans la réalité ou dans la fiction.

Jacques Bolo

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Jacques Bolo, Critique du livre d'Élie Guéraut, Le Déclin de la petite bourgeoisie culturelle
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