Culture - Série coréenne - Novembre 2024
Brain Works (2023)
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Résumé
Un neurologue vedette se fait virer pour avoir commis une faute déontologique par excès de zèle. Pour se venger du policier qui l'a dénoncé, il rejoint son équipe en prétendant vouloir l'aider à résoudre des cas compliqués.
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Brain Works (2023) Titre original : 두뇌공조 (Dunoegongjo, Brain Cooperation) ; 16 épisodes ; Scénario : PARK Kyung-seon ; Réalisateurs : LEE Jin-seo, GU Seong-jun ; Production : Samhwa Networks ; Musique : PARK Se-joon ; Avec : JUNG Yong-hwa, CHA Tae-hyun, KWAK Sun-young, YE Ji-won, SEO Woo-jin, JUNG Dong-hwan, KIM Soo-jin, LIM Chul-hyung, WOO Hyun, KIM Ah-song, KIM Kang-il, PARK Sang-hoon, HAN Ji-wan, LEE Won-jung, OH Yoon-hong, JEON Ik-ryeong, IM Do-hwa, HA Si-eun
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La série a l'originalité de renouveler le principe éculé du conflit entre deux héros en le poussant jusqu'à fonder uniquement leur collaboration sur un projet dissimulé de vengeance de la part du neurologue arrogant, HA Ru, contre le policier trop honnête, MYONG Se, à l'origine de sa sanction. Le scientifique avait été renvoyé de son centre de recherche à cause des libertés qu'il avait prises avec la déontologie dans ses études de psychologie criminelle. Un premier effet burlesque réside dans les échecs répétés de la vengeance du scientifique qui tente de salir la réputation de MYONG Se. Le comique est peut-être un peu trop appuyé, au début, selon le principe coréen fréquent du mélange des genres, mais il devient plus subtil ensuite.
Heureusement, les enquêtes sont quand même assez réalistes et constituées d'habiles mises en scène de perturbations mentales insolites, quoique je sois toujours un peu sceptique sur le sujet dans les fictions et même dans les études sérieuses de psychologie cognitive. D'ailleurs, comme la série est assez explicative sur les cas psychologiques, on assiste à des sortes de cours de neurosciences. Le résultat est assez réussi (avec les limites indiquées). D'où la pertinence de la question du réalisme s'il s'agit de la donner une sorte d'état de l'art des études de psychologie criminelle. C'est moins intéressant si c'était une sorte de n'importe quoi. On tomberait dans la facilité du fantastique et des super-pouvoirs (risque permanent de la fiction).
La série a aussi la roublardise de carrément faire finir chaque épisode au début de la nouvelle affaire pour qu'on regarde la suite, vraisemblablement même pour inciter au binge watching, phénomène courant sur Netflix. On peut d'ailleurs voir dans le procédé une application des études de neurosciences, dont le but concret se limite souvent au marketing. C'est un peu dommage.
Comme toujours, on peut également se demander ce qui est réaliste ou non dans les mœurs coréennes elles-mêmes en ce qui concerne la hiérarchisation sociale, obsessionnelle à un niveau tout aussi pathologique. Il en est de même pour les croyances surnaturelles (chamaniques, new-age ou autres) dans les séries coréennes. C'est aussi présent en Occident avec les mêmes interrogations quant au réalisme dans les enquêtes criminelles. Les fictions abusent souvent du procédé en tirant vers le fantastique.
Sinon, l'idée d'une spécialisation neuro-scientifique est effectivement intéressante, comme complément de la médecine légale. Il serait utile d'intégrer ces connaissances à des enquêtes criminelles réelles autrement que par l'imagination de l'enquêteur courant. Ça pourrait éviter des erreurs sur des cas psychologiques complexes. La contrainte narrative habituelle est souvent de se limiter à l'affrontement final d'un super-héros contre un super-méchant. C'est aussi le cas ici, mais on peut accepter cet artifice narratif cette fois, dans la mesure où la confrontation permanente des deux héros permet des rebondissements assez réussis. Un intérêt de la série est justement de jouer sur le dégonflement de clichés narratifs dramatiques, qu'il s'agisse de la résolution de mystères ou de comportements humains.
Jacques Bolo
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