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Économie / Politique - Janvier 2012

Capitalisme / Étatisme

Résumé

Ce qu'on appelle la crise est une réorganisation mondiale principalement due à la productivité qui exige une redistribution des qualifications en permanence. La nouveauté est que cela a lieu au niveau mondial. Le problème européen de la solution étatiste (keynésianiste) est qu'elle confond investissement et clientélisme.

Ce qu'on appelle la crise actuelle consiste simplement en une réorganisation mondiale. La croissance se poursuit au niveau mondial. Le nombre d'emplois industriels ne diminue pas. Certains semblent aussi croire la richesse est une sorte de statut héréditaire alors même que le monde se réorganise.

La droite essaie de réponde à la crise avec le « travailler plus pour gagner plus » et la « croissance ». Mais l'Europe ne peut pas être compétitive sur le coût du travail et un pays riche ne peut pas concurrencer les pays émergents sur le taux de croissance qui fascine les investisseurs et les banquiers. Outre la concurrence, la productivité augmente toujours. La structure de l'emploi doit en permanence se réorganiser, comme le disait Fourastié à propos de la croissance gigantesque de la productivité agricole depuis deux cents ans, surtout les années d'Après-guerre.

Le problème est simple à comprendre. Quand une mine de charbon est épuisée, on ne va pas importer du minerai pour le réinjecter dans les gisements. Les stratégies de maintien de l'emploi ne constituent pas des investissements, mais du clientélisme qui détournent des biens sociaux qui pourraient être investis dans des secteurs plus productifs.

C'est tout le sens de la crise grecque. C'est la partie visible d'un iceberg gigantesque, dont l'Union européenne est d'ailleurs le sommet, depuis longtemps, avec la politique agricole. La fin de l'Europe aurait au moins l'avantage de régler ce problème. Mais cela consisterait simplement à le transférer au niveau national et régional.

La force du capitalisme est que l'investisseur qui réussit devient riche. La faiblesse de la solution étatiste est que celui qui décide un investissement public qui échoue ne risque rien, voire bénéficie du crédit que sa bonne intention lui confère et obtient donc les moyens de recommencer, en commençant par être réélu.

Ceux qui parlent de « relance », savent ce qu'ils font. Ils envoient ce signal subliminal à l'opinion. Mais ils n'en auront pas les moyens, spécialement s'ils affichent simultanément qu'ils ne rembourseront pas les banquiers. Le problème est que ceux qui parlent de « rigueur » font la même chose en aidant des capitalistes qui échouent.

L'étatisme consiste précisément à prétendre intervenir dans l'économie, avec une « politique industrielle ». Mais la politique industrielle n'est pas de la politique. C'est de l'industrie. On entend depuis une trentaine d'années les politiques parler d'emploi à haute valeur ajoutée dans les pays développés, et d'emploi à faible qualification dans les pays émergents. Ils se payent de mots. Ce sont les pays émergents qui font des investissements industriels innovants avec les qualifications correspondantes.

Sur le marché mondial, les productions nationales seront en concurrence avec les autres productions nationales. Elles ne seront pas diffusées dans un marché captif comme à l'époque coloniale. Ce dont on manque est plutôt des participants à l'innovation pour répondre à la demande mondiale qui explose, justement.

Si certains pensent qu'on peut relocaliser des productions, il faut qu'ils prennent eux-mêmes le risque d'investir dans ces entreprises. S'ils veulent que ce soit l'État qui prenne ce risque, c'est simplement qu'ils veulent jouer avec l'argent des autres. Si c'est pour conserver leur propre emploi, ou leur fief électoral, c'est simplement une forme d'escroquerie.

Jacques Bolo

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